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31 juillet 2023 – En soutien aux locataires et au syndicat des locataires de York South-Weston

Au cours de la dernière décennie, de plus en plus de locataires forment des syndicats et des associations pour prendre des mesures collectives et demander des changements, comme le York South-Weston Tenant Union à Toronto. Cela ne devrait surprendre personne. Les locataires sont poussés à bout. L’époque où la location était une option de logement abordable est révolue, car la majorité des locataires de l’Ontario ont du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux.

C’est la conséquence de politiques de logement qui donnent la priorité aux propriétaires et aux investissements immobiliers plutôt qu’à l’accessibilité des locataires. L’intensification de la financiarisation du logement signifie que les loyers moyens demandés augmentent considérablement chaque année (de 10 % à 35 % cette année par rapport à 2022) et ont atteint des prix totalement inabordables pour les locataires. L’absence d’un véritable contrôle des loyers permet aux propriétaires de soutirer le moindre dollar aux locataires. Parfois, cela se traduit par des augmentations successives de loyers supérieures à la norme, ou par de fortes augmentations annuelles de loyers dans des logements non soumis au contrôle des loyers, ou encore par l’utilisation de mauvaise foi de notifications N12 ou de fausses notifications N13.

Les tactiques peuvent varier en fonction du propriétaire, mais le résultat est le même : les locataires sont écrasés tandis que les propriétaires engrangent des profits records.

Les revenus fixes et les salaires des travailleurs n’ont pas suivi le rythme du coût du logement. La situation est particulièrement difficile pour les Ontariens qui bénéficient de l’aide sociale. Ils ne reçoivent que 556 $ par mois du POSPH ou 390 $ d’Ontario Works pour payer leur logement. Pourtant, pour pouvoir louer un logement moyen de deux chambres à Toronto, il faut gagner 40 dollars de l’heure. Dans l’état actuel des choses, un locataire devrait travailler plus de 100 heures par semaine au salaire minimum pour vivre à Toronto.

Face à ces pressions extrêmes, vers qui les locataires peuvent-ils se tourner pour obtenir de l’aide ? Le seul organisme habilité à connaître des litiges entre propriétaires et locataires est la Commission de la location immobilière (« LTB »). Cependant, les locataires tirent la sonnette d’alarme depuis des années en affirmant qu’ils n’ont pas accès à une audience équitable devant la Commission. Cela a été confirmé par le récent rapport du médiateur, qui a constaté que la Commission de la location et de l’occupation des locaux (LTB) négligeait les locataires en n’allouant pas suffisamment de temps à l’examen de leurs demandes. La Commission a également donné la priorité aux demandes des propriétaires, à tel point que l’arriéré des demandes non résolues des locataires a atteint près de 10 000, certaines demandes remontant à 2017. Le Médiateur a qualifié cette situation de « déraisonnable ».

Il est clair que les locataires ne peuvent pas compter sur les institutions ou le gouvernement pour obtenir une aide substantielle. Nous reconnaissons et félicitons tous les locataires qui exercent leurs droits pour former des syndicats et des associations de locataires en réponse à la poursuite incessante du profit par les propriétaires. L’action collective est un moyen essentiel pour les locataires d’attirer l’attention sur leur lutte et d’obtenir des changements significatifs.

L’Advocacy Centre for Tenants Ontario est solidaire de ces locataires, des syndicats de locataires et des associations de locataires. Nous encourageons vivement les propriétaires à écouter et à négocier équitablement avec leurs locataires afin de parvenir à un accord qui maintienne les gens dans leur logement.